Au Bord des Corps

Aujourd'hui c'est la grève. Ca aurait un sens étrange de dire qu'aujourd'hui je diffuse pas de podcast pour faire grève.
Ca aurait pas de sens parce que sans arriver à me financer dessus de toute façon les cotisations c’est pas vraiment dans mon visu.
Évidemment que j’suis un hater du gouvernement
Évidemment que je veux qu on puisse laisser leurs retraites à la plupart des gens
(En attendant de plus gros bouleversements)
Parce que moi c’qui me butte c’est cette fameuse injonction à “travailler.” travailler comme des cons, un taff reconnu par ce connard de système français..
On connait la rengaine des boulots pas concernés. Le taff ménager des minorités. Le taff informel again and again des minorités et de beaucoup de sans papier-es
Ca le reste du monde s en carre. Personne se demande si iels cotisent elleux.. déjà passer chaque jour sans s'faire chopper par les flics et expuls' du pays c’est en soi une dinguerie.
Et vous vous dites, “ouais mais moi j’en connais pas”. “je fais pas ça”.
Mais les gars, l’économie entiere elle tient grace à ça.
Pourquoi ya des régularisations des metiers sous tensions d’apres vous? c’est juste pour la paisibilité du patron et pas s’prendre d’amende. C’est rarement par conscience ou même générosité. N’en deplaise au consensus mou. Pour la plupart la france se sert et paiera jamais l’adition, pour pas perdre les adeptes d'la théorie de "grand remplacement".

Mieux lotis mais en galère on est combien à avoir juste pas la capacité physique et/ou mentale pour tenir sur le long terme nos jobs alimentaires.
Et à côté de ça tous les jours pendant que pole emploi casse les couilles on fait du soin entre nous, et tous les jours je fais de la recherche, je crée, tous les jours je fais de l'éducation et du social
7 jour sur 7 le cerveau en ébullition,
7 jour sur 7 chercher à s’investir au mieux pour ses communautés, et on s’débrouille. Si vous saviez.
Mais d’après des gens dans des bureaux là tout au dessus du plafond de verre, notre RSA est pas mérité
Celleux même qui elleux cotisent bien dans leurs big entreprises, exploitant les gens à leurs guise :
Nouvelle idée, nouveau produit inutile qui va aller puiser dans les ressources, qui va financer encore les déplacements, les distorsions des membres de mêmes populations, pour faire des sous, pour la croissance, en niquant tout comme une urgence
Ca fonce dans le mur allégrement, pour monter les chiffres de la speculation,
enfoncer la crise, renfoncer la mise du rassemblement, fascistes integristes sous leurs déguisements
Je viens de chez les riches assisté-es qui ont besoin de leurs uber, de leurs cuisinier-es et employé-es de ménage
Du TGV sinon pas le temps de bruncher devant c’qui restera du paysage
On fait quoi de celleux qui s accrochent si fort à leurs conforts quand les autres dorment dehors
Celleux qui ont "si bien cotisés"
Ca fonce dans le mur allégrement, pour monter les chiffres de la speculation,
enfoncer la crise, renfoncer la mise du rassemblement, fascistes integristes sous leurs déguisements
Je viens de chez les riches assisté-es qui ont besoin de leurs uber, de leurs cuisinier-es et employé-es de ménage
Du TGV sinon pas le temps de bruncher devant c’qui restera du paysage
On fait quoi de celleux qui s accrochent si fort à leurs conforts quand les autres dorment dehors
Celleux qui ont "si bien cotisés"
Alors ouais tous les 500 euros de ressources y passent
Et sans retraites on priera juste pour qu’ça aille pas trop mal
aucune idée d’alors c’qui restera de l’hôpital
foutez en l’air vos habitudes de gros bourgeois-es, vos épargnes, vos héritages,
vous ralez pour votre gueule, mais laissez les gens creuver seuls,
il est temps qu’on s’magne, de s’regarder et de repartager avec le reste de la multitude
quand yaura vraiment trop de hargne, prenez gare au saccage.

Si je remonte à mes premiers souvenirs, la mort m’a d’abord intrigué. j’étais d’abord convaincue qu’elle était si stupide qu’elle se contrerait en ne cessant jamais de dormir, manger, boire, il n’y avait pas de raison pour qu’une machine qui jusque là fonctionne, cesse de battre son rythme.Il n’y avait pas de raison pour que le temps, cette simple succession de secondes y change quelque chose. Cela impliquait des phénomènes physiques trop invraisemblables. Et puis je croyais aux histoires, aux légendes, et je pensais à cette idée de l’âme qui vit qlq part ensuite.
Oui la mort est constamment là au détour d’une rue et d’une pensée. Et nous l’enfouissons comme nous les enfouissons quand cela arrive.
Mais ne pas parler ne fait pas fuir cette angoisse et ces incompréhensions. Pas plus que la mort ne fait disparaitre ce que nos corps vivent, ce que celleux qui s’en occupent estiment qu’iels représentent, incarnent, les oppressions et les violences qu’iels portent.

Alors quand j’ai rencontré Balthazar personne queer conseiller funéraire passioné par son métier, j’ai voulu l’interviewer pour mieux comprendre ce que la mort implique de nos corps et de la vie des proches, des options que l’on a pour faire ses deuils. Le deuil n’étant pas une porte que l’on ferme une fois pour toute mais bien un aller retour continu, la transformation dans cet ici et ce parmi nous terrestre, vivant, d’une présence active et autonome qui devient un souvenir multiple qui accompagne.
Il me semblait important de parler de tout ça en écartant les tabous et en veillant à garder toujours cette douceur distante pour se préserver.
écouter Balthazar me raconter le soin aux morts et la présence qu’il met dans chaque préparation des corps jusqu’à leur dernière maison, tout cela m’a rassuré… Est ce que je crois? Oh oui je crois bien à quelque chose… j’ai besoin je crois de croire aux histoires frissonnantes des fantomes.

Mais j'ai besoin de toute façon de me dire que le coté brutal de la mort ne fait pas césser toute notre histoire et le rapport des autres à soi. J’ai besoin de penser que dans cet extre^me état de vulnérabilité, mon corps sera considéré, existant, respecté, choyé. Les symboles, les mythes ne sortent pas de nulpart. Face à l’absurdité et la violence de ce que l’on ne comprend pas il faut que quelque chose eprsiste. Il faut que la dignité de soi et des autres continue, que notre humanité garde ainsi un sens.

J’espère que ce podcast ne vous sera lui non plus ni morbide, ni triste mais qu’il apaisera au contraire.

Cette première partie revient sur le travail de conseiller funéraire, en déconstruisons progressivement les stéréotypes accolés à cette profession, nous échangeons quant au parcours de formation, aux différents enjeux et aux multiples formes et acteurices qu’implique le travail du soin des morts. Balthazar témoigne de la place centrale qu’à l’écoute des proches dans son travail et les portes que cela peut ouvrir dans le deuil. On s’interroge au passage sur le sens de certains rituels en termes de choix d'obsèque, sans en oublier la question environnementale.
A savoir: on trouve également dans cette partie une description des soins qui peuvent être donnés aux défunts et ce passage est précédé d’un avertissement permettant d’avancer dans l’écoute si le sujet est trop sensible. On termine sur la place des minorités de genre dans ce milieu.

Dans la seconde partie nous parlerons encore davantage de vision des corps et des relations sociales, de rapport à la vie, de question financières et commerciales et je passe d’autres pépites de cet échange que je vous invite fortement à écouter dans son intégralité.

Merci à vous qui vous apprêtez à confronter vos a prioris et peut être vos peurs pour écouter et merci à Balthazar pour son travail et témoignage, les deux tout à fait essentiels!

Crédits sonores:

Extrait de Lemon tree par Fools Garden, 1995
Extrait de la bande originale de la série Six feet under par Billie Eilish, 2016
Extrait de Mourir sur scene par Dalida, 1983
Extrait de Le monde s’est dédoublé par Clara Ysé, 2019

Autres sources : podcast Traverse de Maia Mazaurette, 2021
podcast Mortel de Taous Merakchi, 2018

Parce qu'Au Bord des Corps c'est aussi la réalisation live de performances, voici les audios des deux dernières performances dont les musiques m'ont inspiré des textes et un certain montage pour le second.

1er audio: Quartier des lunes, Eddy de Pretto, 2018 => avertissement, descriptions de violences sexistes et sexuelles

• poème d'Au Bord des Corps inspiré par la musique

Performance du 21/01/2023 pour le film Hyène en roue libre de @retour_de_baton
Merci à lui pour son amitié, son regard filmique, sa poesie et cette soirée de feu.

Crédits sonores :

Bon je remercie pas le connard qui a sorti cette phrase Frédéric begbetruc après la cérémonie des césars (2020) et que j ai repris en intro

Court extrait de Blablabla de @Positionparallèle, 2022

Puis mix d'Influenceur d'@Ascendantvierge, 2019 (merci les mecs cis à qui j'ai pu faire croire que je faisais parti de ce groupe)
Et Grief, dance to death de @Madben, @RebekaWarrior et @Manulemalin, 2019

Merci @moca de m'avoir suggéré cette dernière musique et pour l'inspiration que tu représentes toi tout entier. Et merci à @Sasha pour le texte de la perf précédente avec Moca.

Presque merci aux pseudo militants à qui je m'adresse, au moins constituez vous un minimum de matière à ne pas reproduire

Merci au public des hyenes hystheriques du super @cafepompier et merci à ce lieu pour son accueil ultra chaleureux (merci @stas)

Merci à la commu des monstres, prenez soin de vous je vous prie dehors ça gronde

Ce fut un plaisir de faire la connaissance de toustes les autres artistes de ce soir là et un honneur de partager la scène avec @Gabriel.le Ment et @DameNed continuez continuez continuez à faire que le Drag existe !

poème pour cette commu queer neuroa dans laquelle j’ai replanté mes racines et j’y crois encore même si souvent on pousse de biais, c’est d’elle que me vient ma voie, ses récits sont ma résine, et poursuivent de nouvelles semances,
mais ça permet pas de satisfaire les finances,
alors si vous un peu de blé hésitez pas à arroser mes ptits projets:

lien de la cagnotte: https://www.onparticipe.fr/cagnottes/6LG1gaYe

Crédit sonores du medley final:

Extraits de Gays gays marions nous, d’Anne Sylvestre, 2007
Extraits de Soyez pd de Giedré, 2013
Extrait de Desperate Youth de Santigold, 2012
Extrait de I want to break free de Queen, 1984
Extrait de brother and sisterhood de moscow dead brigade, 2018

A la suite d’une première partie qui s’attaquait aux stéréotypes que la société mainstream occidentale pouvait toujours calquer sur le phénomène musicale de la Kpop, on continue avec Grace et Moca à discuter de l’écho spécifique de ces productions culturelles auprès d’une fanbase international à grande dominance queer. Comment se l’expliquer? Qu’y trouvent vraiment les fans? Quel rôle la fanbase internationale joue-t-elle dans l’internationalisation de la Kpop? Quels enjeux cela peut-il recouvrir? N’’y a t il pas également une forme de fétichisation raciste autour des idoles en question? Comment pourrait-on repenser notre vision du fan et de la groupie?
Autant de questions que nous tentons d’aborder dans cette 2eme partie et je remercie une fois de plus mes invité-es pour le partage de leur passion et de leur savoir.

Je vous souhaite une très belle écoute:

Crédits sonores:

Extrait de Thunderous, Stray kids, 2021
Extrait de View, Shinee, 2015
Extrait de Pied piper, Bts, 2017
Medley d’extraits de Wonderland (2019), Thanxx (2020) et Turbulence (2021) (puis de nouveau thanxx dans l’ordre du medley) d’Ateez

Recos supplémentaire ayant appuyé le podcast:

Podcast “les fleurs de Sarah Silverman “Les mecs que jveux ken” de Rosa Bursztein (23/10/2022)

Article Kim Ji-Hye “La culture queer, composante essentielle de la Kpop” parue le 6 fevrier 2022 dans Courrier International