L’oppression et les privilèges sont-ils toujours là où on les suppose =>vers le care collectif comme prédisposition
« Ce qui m’intéresse dans le prisme des santés psychiques et ce que je pourrais politiquement appeler “la folie”, c’est que c’est une donnée susceptible de rebattre les cartes de toutes nos perspectives militantes. Car tout le monde peut y être confronté à un moment donné, directement, dans son entourage, pour un temps très court ou un temps plus long et cela peut chambouler de nombreuses manières d’être et y compris de nombreux privilèges. C’est cela aussi qui suscite méfiance. C’est qu’à force de dire que tout le monde peut faire un jour l’expérience de la folie, et parce que ce n’est pas quelque chose de directement observable, diagnosticable etc, on craint que de nombreuses personnes s’en saisissent soit pour masquer, amenuiser leur domination consciemment ou bien par facilité pour éviter de se confronter directement aux conséquences de leurs comportements en se cachant derrière des causes censées tout justifier.
Et c’est une réalité. Mais la réalité que personne n’est justement dans la tête de qui que ce soit d’autre et encore moins de tout le monde pour juger du degré d’authenticité et d’impact de chaque ressort psychologique ou traumatique dans les agissements des autres, nous oblige à accepter de modérer notre méfiance et plus que jamais à accepter politiquement l’idée de l’auto désignation et auto nomination.
Par contre montrer les spécificités et impacts des différents types d’expériences permet de réancrer nos expériences dans du concret au-delà des discours. De même, changer de grille et d’objectif politique comme par exemple le fait de confondre responsabilité et culpabilité pour trouver des coupables à punir forcément permet de se débarrasser de cette injonction à trouver “à qui la faute” pour au contraire se recentrer plutot sur les conséquences, les manière de prendre soin des personnes qui les subissent et d’aider les personnes à leurs origines à réparer et à mieux gérer à l’avenir. (…) «
Crédits sonores :
-extrait anxiété, pomme, 2019
-extrait I’m non binary, Renna; 2020 (tiktokdemo)
-extrait Sortceliere, (tara duncan), Dania Gio, 2010
-extrait bande annonce misfit, 2009
-bande annonce sex education, Laurie Nunn 2019 + extrait de la saison 2, 2020
-extrait sketch Nanette, Hannah Gasdby, 2018
-extrait désenchantée, Mylene farmer, 1991, live 2014
-extrait what’s up, 4 non Blondes, 1993
- extrait chanson aie confiance le livre de la jingle, 1967, Richard M et Robert B Sherman