L’amour avec ou sans désir. Le désir avec ou sans amour. Qu’est-ce qui existe? qu’est-ce qui est social? capitaliste? égoïste? qu’est-ce qu’on déconstruit ou pas? Société amatocentrée ok, mais pour tout le monde pareil? un refuge, un piège, une menace, un privilège?
Et on fait comment quand on vit pas ça au milieu des autres queer? Et quand on vit entre psychiatrisé-es et autres minorités?
Et quels schémas? Et nos amitiés alors? Quels sens des ruptures vraiment… Toutes ces questions, que des questions… des audios qui ont été perdus, cassés, pas récupérés, des recherches que j’ai continué… et la vie qui sait aussi surtout me rattraper.. Est-ce que c’est ok ?
Sans réponse, au moins parlons de nos doutes, nos angoisses, nos héritages fracasses,... est ce que ça parle pas juste de ce à quoi on choisit ou non de se dédier pour donner du sens à tout ça? passion, amies, amours, lutte, du sens à ce passage par là, sur cette terre, dans cette vie là… Au moins témoignons. Nos expériences font l’histoire. Faisons archives, faisons mémoire.
Et pas que romantique, et pas dans ses travers totalisants, toxiques, ses mythes méritocratiques débiles ou de justifications des violences et des possessivités, mais oui pour avancer, pour sortir des vas et viens constants entre son apologie et son discrédit , quand l’amour est tout à coup jeté, renvoyé à de prétendus dramas, des caprices superficiel alors qu’il est dans les décisions quotidiennes, parfois de vie et de mort, et à l’origine même du sens de cette communauté.
Mais oui pour tout ça et parce que la solitude, parce que la santé mentale, parce que les projections et les transmissions, parce que la complexité, parce que les doutes, les revers, l’espoir du beau, les déchirements, la culpabilité, parce que les monstres qu’on garde en soi, parce que le souhait de continuer, de transcender ou de juste laisser quelque chose, parce que le besoin des autres, de s’excuser, réparer, pardonner, évoluer, pour tout ça oui là dedans je rejoins au moins en partie, je rejoins Kai Cheng et appelle à ce qu’avec responsabilité et limites nous fassions le pari de l’amour. Ou au moins à rejoindre la conclusion de Judith Duportail dans son podcast les “Ex de françois” hors série du Coeur sur la table, faisons le pari de l’idée d’amour, comme rapport au monde… Si on arrive à le concevoir comme dynamique bien plus large, à chaque fois lutter contre cette culpabilité qu’on se renvoie tantôt à soit tantôt aux autres, à naviguer entre la honte de ne pas être assez pure, et celle de ce besoin d’amour, pas nécessairement comme produit mais oui comme shot d'adrénaline, comme ancrage quelque part… Si au delà des hontes, des injonctions contradictoires à se chercher les unes les autres des poux dans la tête, on se dit qu’on prend l’amour dans son élan de puissance, pour vivre, chercher à vivre bien, en se décentrant de ses définitions étriquées pour en faire un pari et un travail de tous les jours. Alors on peut choisir l’amour comme cadre, comme structure dans laquelle on va merder mais on gardera cette idée, cette attention qui épargnera le pire. Je crois que le plus possible et surtout pressé, compressé et toujours rattrapé et interrompu par des choses que l’on ne maitrisera pas, par les deuils, maladies, catastrophes ou autres, en attendant il nous faut choisir l’amour avec ses maladresses et ses conflits, dans les facettes et les modalités qui nous conviennent, le tout si nous souhaitons continuer à faire communauté.

Le coeur en miette j’ai voulu témoigner et déclarer en cherchant la bonne frontière entre pudeur et sincérité, allier le personnel au politique, la vulnérabilité et la prise de hauteur, l’auto fiction et le poétique. Vous aussi vous pouvez me contacter :)

Merci à tous les petits bouts de moi et tous les petits bouts des autres autour de moi avec lesquels j’échange, qui se questionnent, qui veulent aimer au mieux mais se trompent beaucoup et souvent, mais qui remontent en selle pour continuer d’évoluer, d’améliorer et aussi à celleux qui ont ou décident un temps ou définitivement de laisser tomber. On fait comme on peut, avec ce qu’on a :)
Merci aux petits bouts de moi imparfaits, aux petits bouts des autres imparfaits et merci à elleux aussi de mettre leur limites et me permettent de comprendre que je peux poser les miennes aussi
et les changer
et les remettre
car on continue de faire comme on peut on Run up that hill

Crédits sonores:

Mix de l’introduction (baptisé “aromoace” par mes soins) à partir d’extraits de :

A bouche que veux-tu, Brigite, 2014
Les histoires d’ A, Rita Mitsouko, 1987
Les copains d’abord, Georges Brassens, 1964
S’il suffisait d’aimer, Céline Dion, 1998
Free from desire, Gala, 1996

Extraits sonores dans le corps du podcast:

Dilemma, Nelly ft Kelly Rowland, 2002
Anyone else, Moldy Peaches, 2008
Can’t take my eyes off you, Gloria Gaynor
Running up that hill, Kate Bush, 1985

Sources complémentaires:

Conseils lecture:

La fin de l’amour, enquête sur un désaroi contemporain Eva Iluz, 2020
Roman graphique La rose la plus pourpre s’épanouit de Liv Strömquist, 2019
J’espère qu’on choisira, Kai Cheng, 2018
https://tarage.noblogs.org/jespere-quon-choisira-lamour-kai-cheng/

Conseil podcasts:

Le coeur sur la table de Victoire Tuaillon sur Binge audio + Hors série, A
Les ex de francois, 2020 Hors série du Coeur sur la table https://www.binge.audio/podcast/le-coeur-sur-la-table/les-ex-de-francois-par-judith-duportail

Episode des Gens qui doutes de Fany Ruwet avec Navo “L’amour va à la vitesse de l’amour”

Pages conseillées::

Blog de Nanténé Traoré
”On a que dalle on a plus qu’à être amoureux comme des cons” https://feministangst.wordpress.com/2021/02/22/on-a-que-dalle-on-a-plus-qua-etre-amoureux-comme-des-cons/